
Le Maroc votera pour la première fois en faveur du moratoire sur la peine de mort à l’ONU
Le Maroc votera, pour la première fois, en faveur de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies portant sur le moratoire de la peine de mort, a annoncé lundi le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. Il a qualifié cette décision de « pas historique en matière de droits de l’Homme ».
Dans sa réponse à une question posée par des groupes parlementaires sur « l’abolition de la peine de mort », le ministre a souligné que cette décision est le fruit de l’engagement du Maroc en faveur des droits humains. « En consécration de ses acquis en matière de droits de l’Homme, le Royaume du Maroc répondra positivement en votant pour la première fois en faveur de la résolution de l’Assemblée générale portant sur la suspension de l’application de la peine capitale », a-t-il déclaré.
M. Ouahbi a précisé que cette décision s’inscrit dans la continuité des progrès réalisés par le Maroc dans la protection et la promotion des droits de l’Homme, tant au niveau national qu’international. Il a également rappelé que ce vote, prévu pour le 15 décembre, reflète l’engagement du pays à suspendre l’application de la peine capitale pendant une période de deux ans. Il a rappelé que le Maroc n’a pas appliqué la peine de mort depuis 1993.
Ce vote, a-t-il ajouté, est aussi une illustration de l’interaction positive du Maroc avec les recommandations des mécanismes onusiens des droits de l’Homme, notamment celles du Comité en charge du Pacte international des droits civils et politiques, du Comité contre la torture, ainsi que du mécanisme de l’Examen périodique universel (EPU).
Le ministre a précisé que bien que ce vote marque un progrès important, il ne signifie pas l’abolition automatique de la peine de mort, soulignant que de nombreux pays soutenant cette résolution conservent encore la peine capitale dans leur législation.
Enfin, M. Ouahbi a révélé qu’actuellement, 88 individus, dont une femme, sont condamnés à la peine capitale dans les prisons marocaines. Il a ajouté qu’entre 2020 et aujourd’hui, 161 personnes ont bénéficié de grâce et ont vu leur peine capitale commuée en peine de réclusion à perpétuité ou en prison pour une durée déterminée.