
Le Maroc : Un pas de plus vers la modernisation de son infrastructure énergétique avec la construction de trois centrales thermiques au gaz naturel
Le Maroc s’apprête à franchir une nouvelle étape importante dans la modernisation de son infrastructure électrique. D’ici 2026, trois nouvelles centrales thermiques alimentées au gaz naturel seront mises en service dans des régions stratégiques du Royaume. Ce projet, mené par l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE), branche électricité, vise à ajouter entre 300 et 450 mégawatts (MW) à la capacité énergétique nationale, dans un contexte de demande croissante et de tensions sur le réseau.
L’ONEE a annoncé qu’un appel à manifestation d’intérêt international sera lancé pour attirer les géants mondiaux de l’ingénierie énergétique. Le projet sera réalisé sous forme de contrats EPC (conception, fourniture, construction et mise en service), permettant au Maroc de s’associer avec les meilleurs partenaires pour la construction de ces infrastructures de pointe. Les nouvelles centrales seront équipées de moteurs à combustion interne fonctionnant au gaz naturel, qu’il soit comprimé ou liquéfié, en cycle simple et à démarrage rapide. Cette architecture technique vise à offrir une grande réactivité face aux fluctuations de la demande, en particulier lors des pics de consommation.
Les trois sites choisis pour l’implantation des centrales sont : Mohammedia sur la côte atlantique, Kénitra au nord et Aïn Beni Mathar dans la région de l’Oriental. Cette répartition géographique répond à un double objectif : améliorer la couverture du territoire et alléger la pression sur les zones du réseau national actuellement sous tension. Ainsi, ces nouvelles installations permettront de renforcer la résilience du système électrique, notamment dans les régions à fort développement industriel et démographique.
Bien que basées sur la technologie thermique, ces centrales se distinguent par leur efficacité énergétique de haut niveau et leur respect des normes environnementales. L’efficacité thermique dépassera les 45 %, un chiffre remarquable pour ce type d’infrastructure. De plus, la modularité des unités – réparties en modules redondants de 100 à 150 MW – offrira une grande souplesse opérationnelle et une meilleure adaptation aux conditions climatiques locales, grâce à des systèmes de refroidissement spécialement calibrés.
Ce projet s’inscrit dans un contexte de transformation profonde du mix énergétique du Maroc, qui poursuit un déploiement massif des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique). Ces centrales thermiques viendront compléter ces sources d’énergie, notamment en compensant leur intermittence naturelle. Elles joueront ainsi un rôle clé en garantissant une fourniture d’énergie stable et rapide, particulièrement lors de conditions climatiques extrêmes qui augmentent l’écart entre production et consommation.
À travers cette initiative, l’ONEE confirme sa stratégie de diversification du bouquet énergétique national. L’intégration du gaz naturel vise à sécuriser l’approvisionnement en énergie, améliorer la flexibilité du système électrique et réduire l’empreinte carbone du pays. Ce choix est en parfaite adéquation avec les engagements internationaux du Maroc en matière de lutte contre le changement climatique.
Avec ces nouveaux projets, le Royaume ambitionne de renforcer la souveraineté énergétique nationale et de créer un système énergétique robuste, réactif et durable. La mise en service de ces centrales, prévue pour 2026, constituera une étape clé dans la consolidation d’un développement économique maîtrisé et inclusif.