Le Maroc renforce la transparence dans les marchés publics des médicaments
Le Maroc renforce la transparence dans les marchés publics des médicaments
Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, a affirmé, mercredi à la Chambre des représentants, que l’acquisition des médicaments s’effectue exclusivement dans le cadre légal régissant les marchés publics. Il a précisé que toutes les opérations sont conclues avec des sociétés relevant du droit commercial, conformément aux exigences de transparence, de concurrence loyale et d’égalité des chances.
S’exprimant devant la Commission des secteurs sociaux, le ministre a insisté sur le fait que les achats de médicaments ne reposent sur aucune décision individuelle ou appréciation personnelle. Ils sont strictement encadrés par le décret relatif aux marchés publics, lequel définit les procédures, les critères d’éligibilité et les obligations de transparence.
Il a rappelé que chaque marché fait l’objet d’un contrôle rigoureux par les services compétents du ministère de l’Économie et des Finances et qu’il est systématiquement publié sur le portail national des marchés publics, garantissant ainsi un accès équitable à l’ensemble des opérateurs.
Le cas du potassium : un appel d’offres strict et transparent
Abordant les informations relayées sur un supposé conflit d’intérêts, le ministre a clarifié que le marché d’acquisition du chlorure de potassium a été attribué à un producteur local dans le cadre d’un appel d’offres strict, et non à une entreprise importatrice disposant d’une simple autorisation provisoire.
Il a rappelé que les marchés publics ne peuvent jamais être conclus avec des personnes physiques, mais uniquement avec des sociétés commerciales, réaffirmant l’application stricte des textes en vigueur, sans exception ni traitement différencié.
L’AMMPS au cœur de la régulation pharmaceutique
Concernant la gestion des autorisations de médicaments, le ministre a souligné que cette mission revient à l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS), créée pour corriger des dysfonctionnements persistants et renforcer la sécurité médicamenteuse.
Le directeur de l’AMMPS, Samir Ahid, a détaillé les contraintes rencontrées par le détenteur de l’autorisation du chlorure de potassium : arrêt temporaires de production, travaux de mise à niveau industrielle et échanges techniques prolongés avec les autorités régulatoires.
Étant donné l’importance vitale de ce médicament, notamment en réanimation et en cardiologie, l’AMMPS a mis en place un accompagnement technique renforcé. Celui-ci inclut, si nécessaire, l’activation de l’autorisation exceptionnelle d’importation, la coordination permanente avec les unités de production et l’accélération des procédures de révision des autorisations de mise sur le marché.
Importations exceptionnelles : un mécanisme sous contrôle
L’AMMPS a observé une hausse significative des autorisations exceptionnelles d’importation en 2024, due aux tensions sur les marchés internationaux. Toutefois, grâce à des mesures correctives – amélioration du suivi du stock national, coordination accrue avec les industriels, application stricte du stock de sécurité et accélération des enregistrements – une baisse est enregistrée en 2025.
Ces efforts ont permis d’éviter la rupture d’un médicament essentiel en urgences cardiaques et d’assurer la continuité des traitements pour les patients.
Débat parlementaire : sécurité, prix et souveraineté pharmaceutique
Les députés de la majorité ont salué la création de l’AMMPS, considérée comme un levier essentiel pour relever les défis du secteur, notamment la sécurité d’approvisionnement, le contrôle qualité et la surveillance du marché.
Ils ont également évoqué les problématiques liées aux prix élevés de certains médicaments et au recul de l’autosuffisance industrielle.
De leur côté, certains groupes de l’opposition ont critiqué la gestion des marchés d’acquisition des médicaments et ont proposé la création d’une commission d’enquête sur ce dossier. Ils ont insisté sur la nécessité de renforcer l’industrie pharmaceutique nationale afin de consolider la souveraineté médicamenteuse du pays.






















