
La poésie hassanie féminine à l’honneur lors de la 18e édition du Moussem de Tan-Tan 2025
La Fondation Al Mokar organise une conférence scientifique et culturelle sur le thème : « La poésie hassanie : le tebraî, de la pratique à la documentation », le dimanche 18 mai 2025 à 18h00 au Centre Culturel de Tan-Tan, en marge du Moussem de Tan-Tan, placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste. Le Moussem se déroule du 14 au 18 mai 2025, sous le slogan : « Le Moussem de Tan-Tan : un témoin vivant de l’universalité de la culture nomade ».
Cette rencontre culturelle, modérée par la chercheuse en culture hassanie Aazza Beyrouk, réunira plusieurs poétesses, poètes et chercheurs en littérature hassanie de la région. Ils aborderont le « tebraî », une forme poétique féminine saharienne, afin de le faire connaître et de mettre en lumière ses dimensions expressives, symboliques et esthétiques, tout en formulant des recommandations pour préserver et sauvegarder ce genre poétique unique de l’oubli et de la disparition.
Parmi les intervenants figurent la poétesse Khadija Laabid, qui traitera de « L’innovation dans la poésie du tebraî », ainsi que la chercheuse en culture hassanie Aziza Aakida, qui proposera une intervention intitulée : « Le tebraî, une création hassanie marquée par la singularité ».
Le poète et chercheur en littérature hassanie Taher Khneibila interviendra sur « La densité sémantique et l’imagerie poétique dans l’art du tebraî », tandis que la poétesse Oum El Fadl Ma El Aïnine explorera le thème « Le tebraî entre le dicible et l’indicible ». Pour sa part, le poète Abdellah El Hamel proposera une analyse intitulée « La poésie féminine hassanie entre passé et présent : ses répercussions sur la société et l’élite poétique ».
Il convient de noter que le « tebraî » est un type de poésie orale populaire, exclusivement composé par les femmes sahariennes. Il consiste en des vers poétiques exprimant des sentiments amoureux envers les hommes, dans un cadre strictement privé, empreint de discrétion, en raison des codes de pudeur, de réserve et de la pression sociale exercée par les traditions et les tabous tribaux.
Le « tebraî » se caractérise par sa simplicité linguistique et son caractère symbolique. Il suit une forme métrique avec une seule rime pour ses deux hémistiches. On distingue une forme ancienne, marquée par la pudeur et l’énigme, et une forme plus récente, plus explicite, directe et ancrée dans les réalités sociales contemporaines.