Orano Suspend les Activités de sa Filiale au Niger en Raison de Blocages
Le géant français du nucléaire, Orano, a annoncé la suspension temporaire de ses activités au Niger, notamment celles de sa filiale, la Société des Mines de l’Aïr (SOMAÏR). Cette décision, qui prendra effet à la fin d’octobre, fait suite à plusieurs mois de blocage des exportations d’uranium et à l’absence de réponse des autorités nigériennes concernant des propositions de reprise des opérations.
Dans un communiqué publié mercredi, Orano a souligné que la dégradation de la situation financière de l’entreprise était principalement due à la fermeture du principal corridor d’approvisionnement et d’exportation, survenue après le renversement du président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023 par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), dirigé par le Général Abdourahamane Tiani.
Malgré plusieurs tentatives de dialogue avec les nouvelles autorités nigériennes et la mise en place de mesures compensatoires, la société n’a reçu aucune réponse concernant la relance des exportations d’uranium. De plus, l’actionnaire local SOPAMIN, représentant l’État du Niger avec une participation de 36,6%, n’a pas réglé ses dettes envers SOMAÏR depuis 15 mois, aggravant les difficultés financières.
Orano a exprimé de vives inquiétudes quant à l’impact de cette suspension sur les employés, les sous-traitants et le développement économique de la région d’Arlit. Le groupe a précisé que les ressources financières restantes de SOMAÏR seront prioritairement utilisées pour le paiement des salaires et la maintenance des équipements industriels jusqu’à la fin de l’année.
En juin dernier, le Niger avait également retiré à Orano le permis d’exploitation d’un des plus grands gisements d’uranium au monde, celui d’Imouraren, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes. Le 19 septembre, le conseil des ministres du Niger a adopté un projet de décret créant la Timersoi National Uranium Company (TNUC).
Orano exploite de l’uranium dans le nord du Niger depuis 1971.
