Sommet Trump-Poutine en Alaska : un espoir fragile de paix en Ukraine
Le monde retient son souffle à la veille d’un sommet qualifié d’« historique » entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, prévu ce vendredi en Alaska. Cette rencontre, la première en personne entre les deux dirigeants depuis 2019, vise à ouvrir la voie vers un cessez-le-feu en Ukraine et à poser les bases d’une paix durable.
À Anchorage, sur la base militaire d’Elmendorf-Richardson, Trump et Poutine tenteront de surmonter leurs divergences pour discuter des termes d’une possible résolution du conflit opposant Moscou à Kiev. L’enjeu est considérable : les décisions prises pourraient redéfinir les équilibres géopolitiques mondiaux et impacter profondément les échanges commerciaux internationaux.
Donald Trump a d’ores et déjà évoqué une solution controversée, basée sur des « échanges de territoires » entre l’Ukraine et la Russie. Moscou exige notamment la reconnaissance officielle de son contrôle sur les régions de Donetsk, Lougansk, Zaporijia et Kherson, en plus de la Crimée annexée en 2014. De son côté, l’Ukraine refuse toute concession territoriale sans garanties de sécurité et de souveraineté.
Le président américain a affirmé qu’il consulterait le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ainsi que les dirigeants européens, juste après sa rencontre avec Poutine, exprimant le souhait d’organiser une seconde réunion incluant les trois parties.
La symbolique de ce sommet en Alaska n’est pas anodine. Cette région, autrefois vendue par l’Empire russe aux États-Unis en 1867, représente aujourd’hui un point stratégique entre les deux puissances.
L’Union européenne suit de très près les développements de ce sommet, consciente des répercussions possibles sur la sécurité du continent et l’ordre international. Une visioconférence préparatoire s’est d’ailleurs tenue mercredi à Berlin, réunissant des dirigeants européens, les autorités ukrainiennes, et le président Trump.
Lors de son premier mandat, Donald Trump avait déjà rencontré Vladimir Poutine à plusieurs reprises dans des cadres multilatéraux. Depuis son retour à la Maison-Blanche en début d’année, les deux hommes ont intensifié leurs échanges téléphoniques, axés principalement sur la recherche d’une issue diplomatique au conflit.
Un appel téléphonique de deux heures entre les deux dirigeants, en mai dernier, avait mis en lumière un intérêt commun pour renforcer les liens commerciaux, Trump estimant que des accords avec l’Ukraine et la Russie pourraient créer de nouvelles opportunités économiques et renforcer la stabilité régionale.
Depuis le début de la guerre en février 2022, le conflit russo-ukrainien a perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales, en particulier dans les secteurs de l’alimentation et des engrais, poussant les grandes puissances à chercher des solutions durables pour sécuriser les routes maritimes, notamment en mer Noire.
Le sommet de l’Alaska pourrait ainsi marquer un tournant décisif, ou du moins jeter les bases d’un dialogue renouvelé entre les principales parties impliquées dans l’un des conflits les plus graves de notre époque.
