
Des expositions jusqu’au 31 décembre à Marrakech et Tanger pour retracer l’histoire numismatique
A l’occasion de son 20ème anniversaire, le musée de Bank Al-Maghrib vient de lancer une exposition qui se poursuit jusqu’au 31 décembre au palais Bahia à Marrakech. Cet événement, initié en partenariat avec le ministère de la jeunesse, de la culture et de la communication, se tient sous le thème «La voie du trait : La calligraphie, entre l’art et la monnaie au Maroc».
De la calligraphie de la monnaie
Ainsi, l’art du trait est, tel que le précise le musée de la banque centrale, au cœur de cette exposition qui «met en exergue une sélection de pièces de monnaie, de billets de banque, de manuscrits, d’œuvres artistiques et de bijoux, présentés en résonnance parfaite avec l’architecture et les ouvrages d’art qui ornent l’édifice du somptueux palais Bahia».
Les œuvres numismatiques et artistiques exposées sont, tel que le révèle la même structure, représentatives «d’une évolution chronologique, ponctuée de croisements et d’influences entre grandes périodes et moments de transition et de correspondances». «En effet, le trait évolue et s’affirme dans sa singularité en permanente interférence avec le contexte historique et artistique propre à chaque époque», ajoute le musée qui indique également que cette exposition est «un récit à la fois sensible et soutenu de la genèse et de l’évolution du style calligraphique de la monnaie et des ouvrages d’art de l’avènement de l’Islam à nos jours».
Une autre exposition à Tanger
Outre cette manifestation, le musée organise, également à l’occasion de son anniversaire, une autre exposition à la galerie d’art contemporain Mohamed Drissi à Tanger. Ce show d’œuvres appelé «Monnayage du Maroc antique : effigies et symboles», se poursuit aussi jusqu’au 31 décembre en partenariat avec ledit ministère. A ce propos, le musée indique : «Cette exposition est consacrée à un point de vue artistique et essentiellement iconographique du monnayage de la Mauritanie dans son ancrage immédiat et celui méditerranéen proche».
Plus en détails, l’exposition offre, par un ensemble de mises en liens et de correspondances, de moments de transitions et d’anachronismes, un kaléidoscope d’images autour de la monnaie. Mieux encore, les points de rencontres convergent, tel que l’ajoute le musée, vers le sujet du portrait et de l’expression symbolique des astres, de la faune et de la flore qui unissent les cultures et civilisations de l’antiquité. De même, le goût pour l’effigie y transcrit le pouvoir politique, les symboles de faune et de flore, les activités agricoles et économiques, et enfin le langage des astres et de l’effigie divine renvoie, quant à lui, au culte et aux croyances, véritables attributs culturels.
«Notre approche par correspondances n’est pas uniquement chronologique, elle est substantielle de la forme des éléments exposés : monnayage, objets archéologiques, et œuvres artistiques offrent des traversées de temps parallèles allant de l’objet domestique, à l’objet du culte, à la peinture et à la photographie artistique contemporaine. Le monnayage du Maroc antique nous fait traverser les géographies et leurs iconographies pour aboutir à leur dimension universelle et atemporelle», explicite le musée.
Comme le poursuit la même source, cette dimension atemporelle des images illustre les archétypes, les mythes et les récits fondateurs. «Ainsi certaines représentations sont-elles des constances de l’expression humaine : le visage, les animaux symboles de force et de pouvoir, le végétal-ressource et l’astre-fenêtre sur l’univers. Ces images et leur langage formel nous rendent proches du Maroc antique, ces traces restent jusqu’à nos jours dans la géographie des sites archéologiques, et dans les toponymies des villes, Tingi, Lixus, Banassa, Maqom Shamsh, ces noms nous renvoient à un monde lointain dans le temps et pourtant si proche par la force de ses images et de ses symboles qui traversent le temps pour rester encore présents sur le monnayage actuel», clarifie le musée.