
Le Syndicat des Opticiens exige des réformes urgentes pour sauver le secteur au Maroc
Le Syndicat National Professionnel des Opticiens du Maroc lance un appel pressant en faveur de la mise en œuvre effective de la loi 45.13, promulguée en 2019, afin de réguler le secteur de l’optique et améliorer les conditions de travail des professionnels. Il insiste sur la création immédiate d’un organisme chargé de la régulation de la profession et de l’autorégulation du secteur, pour mettre fin au désordre et à la dégradation qui frappent actuellement le domaine de l’optique au Maroc.
La présidente du syndicat, Mina Ahkim, souligne que la situation actuelle est le résultat de l’inaction du ministère de l’Intégration économique, des Petites Entreprises, de l’Emploi et des Compétences. Le syndicat accuse ce ministère, responsable du secteur de la formation professionnelle, de ne pas avoir pris de mesures face à la prolifération des écoles qui délivrent des diplômes frauduleux dans les branches optiques, en dépit des décisions judiciaires rendues contre ces établissements. Le manque de contrôle sur les écoles privées, qu’elles soient accréditées ou non, est une faille majeure dans la régulation de la formation professionnelle, selon le syndicat.
Mina Ahkim dénonce également l’absence de régulation en matière d’octroi des agréments aux établissements de formation. Certaines zones reculées du Maroc comptent jusqu’à six écoles de formation, ce qui, selon elle, aggrave la crise de la profession en rendant la formation moins accessible et de qualité variable. Ce manque de contrôle crée un déséquilibre entre l’offre et la demande, affectant directement la qualité des services optiques et la santé visuelle des citoyens.
Le syndicat appelle à une révision immédiate de la loi 00.13 régissant la formation professionnelle privée, qui, selon lui, a exacerbée la crise du secteur. Il déplore l’octroi aléatoire des agréments aux établissements de formation et réclame des mesures pour garantir la justice territoriale, en particulier en ce qui concerne la répartition des professionnels de l’optique à travers le pays.
Enfin, le Syndicat des Opticiens met en garde contre les dangers du marketing numérique des équipements optiques sur les réseaux sociaux, où des produits non conformes sont souvent promus. Le syndicat insiste sur la nécessité d’une vision claire et cohérente de la part du gouvernement pour réguler efficacement le secteur et protéger les opticiens contre la concurrence déloyale et les pratiques frauduleuses. Le syndicat appelle également à un soutien gouvernemental pour faire face aux difficultés économiques croissantes des professionnels, qui risquent de sombrer dans la faillite en raison de la crise actuelle.