
Des associations marocaines en Italie dénoncent l’exploitation politique d’enfants des camps de Tindouf
Plusieurs associations marocaines établies en Italie ont exprimé leur vive indignation face à ce qu’elles qualifient d’exploitation politique d’enfants non accompagnés, originaires des camps de Tindouf, dans le cadre de l’opération estivale dite « Vacances pour la paix ». Ces associations appellent les autorités italiennes à protéger ces mineurs vulnérables et à mettre un terme à ce programme qu’elles jugent contraire aux droits fondamentaux des enfants.
Le Réseau des associations de la communauté marocaine en Italie (RACMI) et l’Espace maroco-italien de solidarité (SMIS), parmi plus de trente autres signataires, dénoncent dans un communiqué commun l’acheminement en Italie d’environ soixante enfants présentés comme « Sahraouis », mais qui, selon eux, sont en réalité de nationalité algérienne. Ces mineurs, arrivés avec des documents de voyage algériens, auraient été utilisés à des fins de propagande politique orchestrée par le polisario, avec l’appui de certaines figures politiques italiennes dans des régions comme la Toscane, le Latium et l’Émilie-Romagne.
Les associations affirment que l’Algérie instrumentalise ces enfants sous couvert humanitaire, dans le but de manipuler l’opinion publique et d’obtenir des soutiens financiers ou politiques. Elles pointent également la situation dramatique dans les camps de Tindouf, qualifiés de zones non sécurisées et en violation du droit international, où les droits fondamentaux des réfugiés — liberté de mouvement, accès aux soins, droit au travail ou à l’éducation — sont largement bafoués.
Les signataires dénoncent également le recrutement d’enfants soldats, l’endoctrinement religieux extrémiste et l’exploitation des aides humanitaires. Ils rappellent que ces pratiques ont déjà été signalées à plusieurs reprises devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies et au Parlement européen.
Par ailleurs, le communiqué critique la position de certains élus italiens qui soutiennent ces actions, la jugeant en décalage avec les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, notamment en ce qui concerne le soutien à une solution politique durable au conflit du Sahara, comme proposé par l’initiative marocaine d’autonomie.
Les associations ont également interpellé plusieurs ministères italiens (Intérieur, Affaires étrangères, Travail, Justice), leur demandant s’ils comptent agir pour préserver les droits des enfants étrangers non accompagnés et empêcher toute instrumentalisation politique sur le sol italien. Elles demandent des sanctions contre les violations constatées, afin de protéger l’image et les valeurs de la République italienne.
Enfin, ces accusations rejoignent celles formulées par plusieurs ONG marocaines et internationales, qui alertent depuis plusieurs années sur les dérives du programme « Vacances pour la paix », allant jusqu’à évoquer des cas d’abus sexuels impliquant des enfants des camps, dont certains ont été portés devant la justice en Espagne.
Ces organisations appellent à une intervention urgente des mécanismes onusiens pour faire cesser ce qu’elles qualifient de manœuvre politicienne sur le dos de l’enfance et des droits humains.