Société

Halieutis Agadir : Abondance de poissons exposés et flambée des prix sur les marchés alourdissent le fardeau des familles marocaines

Alors que le salon Halieutis à Agadir met en lumière l’évolution du secteur de la pêche maritime au Maroc et son potentiel économique, les marchés nationaux font face à une hausse sans précédent des prix du poisson, suscitant le mécontentement des consommateurs. Ces derniers se retrouvent pris en étau entre une offre abondante et des prix exorbitants qui brûlent les portefeuilles des citoyens.

La sardine, historiquement qualifiée de « repas du pauvre », figure parmi les espèces les plus touchées par cette flambée des prix. Son coût dépasse désormais les 30 dirhams le kilo, contre moins de 10 dirhams auparavant. Une situation qui accroît les pressions sur le pouvoir d’achat des ménages, déjà frappés par une inflation record sur les produits de base.

Pourtant, le Maroc dispose d’une richesse halieutique immense, avec des milliers de kilomètres de côtes atlantiques et méditerranéennes. Mais cette abondance ne se reflète pas dans les prix. Autrefois accessible à toutes les classes sociales, le poisson est devenu un produit de luxe, réservé aux foyers aisés, contredisant la logique économique qui lie normalement abondance de l’offre et baisse des coûts. Si certains acteurs invoquent la hausse des frais de distribution, d’exportation ou les périodes de repos biologique, le citoyen marocain, notamment à revenu modeste, reste la principale victime de cette dynamique. La mer, pourtant généreuse, et une production stable n’empêchent pas une envolée des prix incompréhensible.

Alors que la sécheresse a lourdement impacté l’agriculture, faisant grimper les prix des légumes, de la viande ou de l’huile, elle ne peut en aucun cas justifier la cherté du poisson. « La mer n’a pas manqué d’eau, les zones de pêche ne sont pas asséchées », rappellent des observateurs. Cette hausse persistante révèle plutôt des dysfonctionnements profonds dans les circuits de distribution et de commercialisation, privant les Marocains d’un produit pourtant issu de leurs ressources naturelles. Un paradoxe qui inquiète à l’approche du Ramadan, période traditionnelle de forte consommation de poisson.

Cette situation interroge également l’efficacité du plan Halieutis, lancé en 2009 pour moderniser le secteur de la pêche, valoriser durablement les ressources et tripler le PIB du secteur d’ici 2020. Force est de constater que les déséquilibres structurels persistent, laissant le produit de la mer hors de portée d’une grande partie de la population, malgré les ambitions affichées.

Ainsi, entre vitrine économique et réalité du terrain, le fossé se creuse, laissant les familles marocaines face à un dilemme quotidien : se nourrir ou se priver.

MCG24 – Agadir

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