Ce programme, selon Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Oulémas, vise à contribuer à la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, et à approfondir l’expérience acquise par le Maroc dans ce domaine, en élaborant des programmes spéciaux de prévention contre les dangers de l’extrémisme violent et en mettant en place un système de surveillance pour protéger l’environnement familial immédiat contre le risque d’adopter des idées extrémistes.
301 participants ont été inscrits dans le programme
Le programme envisage également l’organisation de sessions de formation, de séminaires, de rencontres scientifiques, ainsi que la préparation et la publication d’études et de recherches scientifiques, et la participation à des séminaires et conférences liés aux objectifs du « Centre Moussalaha », annoncé le 2 novembre 2023, suite aux directives royales.
Abbadi, dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture de la 13ème édition du programme, a expliqué que la création du Centre Moussalaha est motivée par la conviction du rôle efficace qu’il jouera dans la lutte contre l’extrémisme violent et aussi dans la réhabilitation des détenus des établissements pénitentiaires de manière à les amener à renoncer à leurs idées et orientations extrémistes, à rejeter la violence et à adopter la modération et l’équilibre.
Le secrétaire général de la Rabita a confirmé qu’à partir du lancement de la première édition de ce programme en 2017, 12 sessions ont été organisées avec la participation de 279 détenus, auxquels s’ajoutent 22 détenus participant à cette 13ème édition, portant le nombre total de participants à 301.
Dans le cadre de l’approche de genre, Abbadi a précisé que 12 détenues ont bénéficié du programme et ont toutes été libérées, et qu’au 7 juillet 2023, il a été annoncé que les prisons étaient exemptes de femmes détenues en vertu de la loi anti-terrorisme.
Concernant les dimensions du programme, Abbadi a souligné, dans une déclaration à SNRTnews, que celui-ci repose sur le concept fondamental de réconciliation à travers trois dimensions principales. La première est la réconciliation des prisonniers avec eux-mêmes en leur donnant des compétences cognitives et comportementales pour les aider à se reconstruire. La deuxième dimension est la réconciliation avec le texte religieux par un retour à une compréhension correcte de ses enseignements et de son esprit basé sur la différence, la tolérance et l’ouverture, et l’acquisition des connaissances nécessaires pour comprendre le texte religieux dans le cadre de la référence religieuse du royaume. La troisième dimension de la réconciliation, selon Abbadi, est celle des détenus concernés avec la société, en leur donnant les compétences et les capacités nécessaires pour exploiter au mieux leurs capacités et qualifications dans le cadre de la construction d’un projet personnel ou communautaire visant non seulement à atteindre l’autonomie matérielle, mais aussi à utiliser leurs capacités pour servir leur environnement social afin de réaliser une réconciliation avec la société.
Evaluation permanente
Le programme comprend également un volet sur les garanties fondamentales apportées par la Constitution de 2011, en ce qui concerne le respect des droits de l’homme, leur protection et leur promotion, a déclaré le secrétaire général de la Ligue Mohammed VI des Oulémas, ajoutant que le but de ces garanties est de familiariser les détenus bénéficiaires avec ce que leur pays a préparé pour les réhabiliter pour une intégration réelle et effective et utiliser leurs capacités pour reconstruire l’avenir dans le cadre d’une pleine pratique de la citoyenneté correcte et légitime.
Des sessions seront également consacrées à rappeler les dispositions spécifiques de la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme dans les chartes internationales et dans la législation nationale, ainsi que les autres lois régissant la vie publique visant la protection plutôt que la punition.
Abbadi a confirmé que ce programme de réhabilitation sera soumis à une évaluation continue afin de déterminer l’engagement des bénéficiaires et de prendre les mesures appropriées dans les cas où il est constaté qu’ils ne réagissent pas positivement aux activités et ne respectent pas les conditions sur lesquelles repose leur nomination pour participer au programme, soulignant que l’objectif principal du programme est de permettre aux détenus concernés de se réformer et de se réhabiliter.
Plusieurs détenus participant à la 13ème édition du programme « Moussalaha » ont exprimé, leur volonté de participer au programme afin de se réformer et de tourner la page de l’extrémisme et du terrorisme.
Quant à leurs attentes du programme, dont ils bénéficieront pendant trois mois, les détenus concernés ont souligné qu’ils cherchaient à s’ouvrir à eux-mêmes, à se réconcilier avec eux-mêmes et avec le texte religieux « qui était ambigu », et à se préparer à l’avenir pour s’intégrer dans la société.
Il convient de noter que le programme « Moussalaha » est le fruit d’un partenariat entre la DGAPR, la Rabita, le CNDH et la Fondation Mohammed VI pour la Réinsertion des Détenus, dans le but de réhabiliter les détenus impliqués dans des affaires d’extrémisme et de terrorisme. »
