
L’AP-UpM plaide pour la coopération entre les pays de la Méditerranée au service de la stabilité et de la prospérité commune
Les participants aux travaux de la réunion du Bureau élargi de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (AP-UpM) ont mis en exergue, lundi à Rabat, l’importance de la coopération entre les pays du Bassin méditerranéen au service de la stabilité et de la prospérité commune.
Les participants à cette réunion, tenue sous la présidence marocaine à la Chambre des Représentants, se sont prononcés en faveur d’un débat sérieux entre les pays du Nord et du Sud de la Méditerranée autour des questions qui concernent la région, plaidant pour l’élaboration de nouvelles visions à même de donner un nouvel élan à cette organisation, en lui permettant de répondre aux défis et enjeux auxquels elle fait face, notamment en matière de développement durable, de la lutte contre le phénomène de l’immigration illégale, outre les défis sécuritaires et la crise énergétique.
A cet égard, le président de la Chambre des représentants et de l’AP-UpM, Rachid Talbi Alami, a préconisé l’instauration de nouveaux mécanismes de partenariat à même de faire face aux défis périlleux auxquels est confrontée la région euro-méditerranéenne.
Par ailleurs, il a plaidé pour de nouvelles politiques et visions parlementaires et l’intensification des efforts pour mettre en place des mécanismes de partenariat en vue de relever les défis auxquels la région est confrontée, évoquant ainsi le contexte régional et international extrêmement difficile, aggravé par la succession des événements, des conflits armés et des crises.
Pour sa part, la présidente du Congrès des députés d’Espagne et vice-présidente de l’AP-UpM, Meritxell Batet Lamaña, a mis l’accent sur les liens historiques ancestraux qui unissent les pays du Bassin méditerranéen, notant que cet espace ne doit pas constituer une barrière séparant ses pays, mais plutôt un trait d’union et un facteur de stabilité et de prospérité commune.
Mme Batet Lamaña a, dans ce sens, relevé la nécessité de parvenir à une plus grande complémentarité économique entre les pays du Nord et du Sud du Bassin méditerranéen, afin d’aboutir à une répartition plus équitable des richesses et de créer davantage d’opportunités d’emploi pour les jeunes de la région, en faisant de cet objectif une priorité absolue.
Dans ce contexte, elle a fait observer que le Bassin méditerranéen est l’une des régions du monde les moins intégrées économiquement, en ce sens que 90% des échanges à l’échelle du Bassin s’effectuent au niveau de l’Union européenne.
Mme Batet Lamaña a appelé à la conjugaison des efforts des pays de « l’Union pour la Méditerranée » et à la mobilisation de leurs capacités pour faire face aux défis environnementaux, soulignant la disposition de l’Espagne à partager ses expériences et son expertise ainsi que son ouverture aux expériences d’autres pays pour assurer un développement durable et respectueux de l’environnement.
La vice-présidente de l’AP-UpM a insisté également sur la nécessité pour les pays de l’Union pour la Méditerranée de s’engager en faveur de la réalisation de la transition écologique nonobstant la crise énergétique que connaît actuellement le monde, conformément à la feuille de route commune pour le développement et l’économie bleue durable dans le Bassin méditerranéen et à l’Agenda 2030 pour les objectifs de développement durable.
Intervenant à cette occasion, la vice-présidente du parlement européen, Eva Kaili, a souligné l’impératif de s’atteler sur la recherche de solutions aux problèmes urgents qui guettent la région, dont le phénomène migratoire qui requiert le lancement d’initiatives de nature à générer des opportunités d’emploi au profit des plus jeunes générations, appelant à trouver des ressources et à établir des mécanismes de financement des États membres afin de faire face aux causes de l’exacerbation du phénomène de l’immigration illégale.
De même, Mme Kaili a mis en avant la force et l’importance des relations entre l’Union européenne et les pays du Sud de la Méditerranée, prônant davantage d’efforts pour le raffermissement de ces relations, le renforcement de la coopération et le règlement des problèmes qui sévissent dans la région. Le vice-président de la Chambre des représentants d’Égypte, Mohamed Abou El Enein a, quant à lui, appelé les pays du Nord de la Méditerranée à augmenter le volume des investissements dans les pays du Sud, notamment dans les infrastructures vitales et les projets énergétiques, susceptibles de réduire l’immigration clandestine et de mettre en valeur des richesses de la Région.
M. Abou El Enein a mis l’accent sur les enjeux majeurs liés à la conjoncture actuelle dans le sillage des défis inédits sur les plans international et régional, notamment le changement climatique, la crise énergétique, la sécurité alimentaire et la grave pénurie des chaînes d’approvisionnement, exhortant l’Assemblée parlementaire de l’Union à reprendre son rôle au service des pays et des populations de la région.
Cette réunion a connu la participation du Parlement européen, du Congrès des députés espagnol, de la Chambre des représentants égyptienne, des Parlements turc, portugais et italien, ainsi que du Parlement marocain.
Elle a également été un espace de dialogue sur la situation dans la région méditerranéenne et les perspectives et défis futurs de la coopération méditerranéenne, outre l’échange autour des activités des Commissions et du Groupe de travail et plusieurs questions liées à la gestion de l’Assemblée.
La Chambre des Représentants du Royaume du Maroc est l’un des fondateurs de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée et en a déjà assuré la présidence. Elle a également accueilli plusieurs sessions plénières de l’Assemblée et des réunions de ses Commissions permanentes.
L’AP-UpM est un espace de dialogue et de coopération méditerranéens qui se réunit en session plénière au moins une fois par an, avec la participation des représentants des pays de l’UE et de leurs partenaires des pays de la rive sud de la Méditerranée.