Economie

Les transferts de fonds des MRE, un soutien au développement économique du Maroc

Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) jouent un rôle crucial en ce qui concerne le soutien de l’économie nationale et le développement du Royaume. Ces transferts ont atteint un niveau exceptionnel de 109,2 milliards de dirhams en 2022, contribuant ainsi à renforcer le pouvoir d’achat des familles marocaines et à fournir une importante réserve de devises étrangères.

Les Marocains résidant à l’étranger ont une place centrale dans le paysage économique marocain, comme l’a souligné Badr Al Azrak Zaher, chercheur en droit des affaires et en économie à l’Université Hassan II de Casablanca. Les transferts de fonds jouent un rôle clé en soutenant le pouvoir d’achat des familles ayant des membres travaillant à l’étranger et en fournissant une importante réserve de devises étrangères au trésor du pays.

Ces transferts englobent également des investissements diversifiés dans des secteurs prometteurs tels que l’industrie automobile, les énergies renouvelables et l’économie verte.

Il convient de souligner que ces transferts proviennent non seulement des individus résidant à l’étranger, mais également des entreprises marocaines investissant à l’étranger. En effet, ces dernières rapatrient une part importante de leurs bénéfices vers le Royaume.

Ces transferts permettent également au Maroc de disposer d’une réserve importante de devises étrangères, assurant ainsi un approvisionnement confortable en biens importés.

Selon la Bank Al Maghrib (BAM), les transferts des Marocains résidant à l’étranger et les revenus des voyages ont enregistré des niveaux exceptionnels de 91,3 milliards de DH en 2021 (MMDH) et 109,2 MMDH en 2022. Ces chiffres ont contribué à réduire le déficit commercial à 3,9% du PIB.

Il est prévu, selon Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al Maghrib (BAM), que les transferts des MRE connaissent une certaine stabilité cette année et diminueront de 5,4% en 2024. Ces transferts contribuent également à augmenter les réserves officielles de change, qui, devraient d’ailleurs atteindre 358,8 MMDH d’ici la fin de l’année, puis 367 MMDH d’ici fin 2024, assurant ainsi une couverture de 5 mois et 21 jours, puis de 5 mois et 25 jours, respectivement.

De son côté, Houcine Ferouah, professeur et chercheur en économie et gestion, estime que les transferts des MRE constituent l’une des principales sources de devises étrangères pour le Maroc, aux côtés des exportations de phosphates et dérivés et du secteur automobile.

Les secteurs d’investissement

Quant aux investissements des MRE, ces derniers contribuent à leur tour à stimuler la dynamique économique et sociale du Royaume. Ils investissent principalement dans des secteurs classiques tels que l’immobilier, le tourisme et le commerce. Cependant, ces investissements ne représentent que 10% de la valeur totale des transferts, dont 8% sont destinés à l’achat de biens immobiliers. Il est donc nécessaire de fournir des incitations plus importantes pour encourager ces investissements.

Dans une déclaration, M. Ferouah met l’accent sur l’importance de stimuler et d’encourager les MRE à investir dans le pays. Seulement 2% de leurs transferts sont actuellement dirigés vers des investissements productifs. Il suggère que ces incitations peuvent être mises en place par des facilités ainsi que des systèmes de soutien.

Pour le chercheur et professeur, l’accueil par SM le Roi Mohammed VI d’investisseurs marocains résidant à l’étranger, qui se sont illustrés dans l’industrie automobile, est cité comme un exemple marquant de cette volonté de stimuler les investissements de ces derniers. Ces investissements contribueront à renforcer la position de la marque « Made in Morocco », conformément aux objectifs fixés par la nouvelle loi-cadre sur l’investissement.

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