
Passage à l’anglais: quelles perspectives pour l’économie marocaine?
Dans un monde de plus en plus connecté et globalisé, l’adoption de l’anglais comme langue de référence est devenue un impératif pour le Maroc. En se tournant vers l’anglais, le pays ouvre les portes à un vaste éventail de possibilités économiques.
Dans une déclaration, l’économiste et professeur à la faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales Souissi, Latifa Lankaoui a souligné que dans un marché globalisé offrant de nombreuses opportunités, notamment les investissements étrangers et l’implantation de firmes multinationales, le Maroc doit répondre à certaines conditions pour saisir ces opportunités, notamment en formant ses ressources humaines et en améliorant son système éducatif.
Dans cette perspective, la langue anglaise joue un rôle essentiel dans la capacité du pays à attirer et à retenir les investisseurs étrangers. Elle joue également un rôle important dans la promotion de la migration et encourage les entreprises à s’exporter.
Le Maroc s’inscrit donc logiquement dans une politique visant à développer des secteurs internationaux tels que l’automobile et l’aviation. C’est donc une raison supplémentaire de maîtriser cette langue internationale et, bien sûr, de l’intégrer dans le système éducatif afin de suivre les évolutions qui se produisent à l’échelle internationale.
Les secteurs économiques les plus concernés
Selon l’économiste, la montée en puissance de l’anglais au Maroc est liée à la prédominance de secteurs clés, tels que la recherche scientifique et technique, le commerce international et le tourisme. Il est souligné que les recettes touristiques jouent un rôle important en tant que source de devises étrangères pour le Maroc, contribuant ainsi de manière significative au PIB du pays.
Par ailleurs, la maîtrise de la langue anglaise ouvre des opportunités supplémentaires en termes de collaboration avec des entreprises multinationales à l’étranger, compte tenu du fait que la majorité des transactions internationales se font en anglais.
Ainsi, ces secteurs clés revêtent une importance cruciale dans l’économie. Il est donc évident que le Maroc a tout à gagner en adoptant un système qui favorise la maîtrise des langues, en particulier de l’anglais, qui est la langue la plus parlée au monde.
Les perspectives d’emploi pour les jeunes
L’anglais est incontestablement l’une des compétences les plus recherchées par les employeurs, car elle favorise l’ouverture vers l’international. Ainsi, les recruteurs recherchent naturellement des profils maîtrisant plusieurs langues, en particulier les langues les plus répandues à travers le monde. Cette compétence linguistique offre de nombreuses opportunités aux jeunes, leur permettant de mener des recherches approfondies et de capitaliser sur leurs connaissances pour progresser, innover, communiquer et exporter leur savoir-faire.
Attirer les investissements étrangers
D’autre part, notre experte souligne que le Maroc fait désormais partie d’un système mondialisé qui vise à attirer les investissements directs étrangers (IDE). Ces dernières années, le pays suscite un intérêt croissant pour s’établir dans le système marocain. Ainsi, il est indispensable que les ressources humaines maîtrisent l’anglais afin de accompagner les IDE.
Les investisseurs seront attirés par la possibilité de communiquer facilement et de trouver des ressources humaines locales compétentes, ainsi que des outils et des formations déjà disponibles. Ils ne viendront pas pour former les employés à partir de zéro. Par conséquent, si les ressources humaines sont déjà préparées, cela constituera un atout majeur pour attirer davantage de multinationales à s’implanter au Maroc.
De plus, en ce qui concerne les transactions, il est possible d’espérer que le Maroc pourra également exporter son savoir-faire à l’échelle internationale. Cela pourrait conférer une autorité à notre système et renforcer sa position.
Comment se passera la transition?
Dans ce sens, la professeur affirme que l’un des principaux défis que confronte le système éducatif du pays consiste à généraliser l’enseignement de la langue anglaise, en assurant les ressources humaines et le corps professoral adéquat pour réussir cette transition.
Cependant, il est clair que les jeunes manifestent un intérêt croissant pour cette langue. Ils ont compris que la maîtrise des langues internationales, en particulier de l’anglais, constitue un atout pour leurs perspectives d’avenir.
La langue en question reste encore limitée dans le système éducatif marocain, notamment dans l’enseignement supérieur. Pour réussir cette transition, l’économiste estime qu’il est essentiel de consentir des efforts supplémentaires en vue d’une meilleure maîtrise, étant donné que la recherche scientifique est exclusivement réalisée en anglais, notamment dans les domaines scientifiques et technologiques.
Toutefois, rappelons-le, le ministère de l’Education nationale a annoncé récemment que le Maroc procédera, dès 2024, à la généralisation de l’enseignement de l’anglais en 1ère année du collège dans les établissements scolaires marocains, suivront les classes de la 2e année en 2025 et ceux de la 3e année en 2026. De plus, la langue anglaise devrait, selon le ministère, devenir d’ici 2027 la langue d’enseignement de plusieurs branches scientifiques et techniques au niveau du lycée.